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L’ECHO – l’enfer des embouteillages 2/2/2019 Serge Quoidbach – Régine Sponar

Quand l’embouteillage récurrent amène à une fatigue chronique. Serge Quoidbach, Régine Sponar.

Régine Sponar, doctorante en psychologie, recevait ce jeudi une patiente en état d’épuisement. Ce qui semble évident, c’est qu’elle souffre d’un épuisement émotionnel lié au pouvoir décisionnel de sa hiérarchie. « Elle n’a jamais pensé qu’une une autre raison de son état était lié à ses déplacements. » La patiente en question effectue tous les jours un déplacement de Waterloo à Uccle. Quarante-cinq minutes sans compter le petit arrêt pour déposer ses enfants à l’école. Arrivée en forêt de Soignes, elle gare sa voiture et continue à vélo jusqu’à son lieu de travail. « Le transport, les gens n’y pensent jamais, continue notre psychologue. Si vous le faites une fois, pas de problème. Mais si c’est tous les jours, vous créez un stress continu, et ce stress, il va chercher un endroit où se loger : ça peut être soit la nuque (puis les lombaires), soit la tension artérielle qui augmente, soit l’estomac, la fameuse boule au ventre (il n’est pas rare de voir des employés filer aux toilettes en arrivant), soit encore les maux de tête. »

Pour objectiver l’état de ses patients, Régine Sponar a développé un logiciel, appelé « Preventing Burnout Test ». Le test est si performant qu’il a été vendu à la société Bright Link, active dans le bien-être des employés pour les entreprises. Il contient 8 indicateurs, qui se déclinent sous forme de questions. L’un de ces indicateurs est le transport utilisé. « L’avantage par rapport à la parole du patient, c’est qu’on peut voir s’il est dans le déni. Les conclusions permettent de classer ensuite l’état du patient dans 4 types de fatigues : la fatigue physique, celle cognitive simple, la cognitive liée aux utilisations ICT, et enfin la fatigue émotionnelle. « Ma patiente aujourd’hui est dans la catégorie fatigue émotionnelle pour l’impact du conflit et ‘fatigue physique’ pour l’impact du transport